QUOTATIONS
J.-Cl. Gardin, La révolution cognitive et l'archéologie, «Archeologia e Calcolatori» 7, 1996, 1227.
L'ordinateur est l'instrument d'un mouvement introspectif analogue à celui qui anime l'archéologie cognitive telle que je la conçois.
On prête volontiers à l'informatique un rôle plus pratique, cependant, lorsqu'on aborde le thème des nouvelles technologies de l'information.
L'accent est alors mis le plus souvent sur l'aspect matériel des innovations qui s'annoncent au titre des publications scientifiques,
sous forme de banques et réseaux de données en tous genres. Nos premiers travaux d'analyse documentaire en archéologie avaient déjà pour
source l'espoir d'une évolution dans ce sens, avec les machines de l'époque (GARDIN 1958, 8-11). Vint ensuite s'y ajouter une composante
plus intellectuelle que mécanologique, touchant la conception même de nos textes scientifiques (GARDIN 1979, 250-273).
La forme extrême des suggestions possibles, en l'espèce, consiste à substituer à la rédaction de ces textes une schématisation de leur
contenu, dans l'esprit de celles qu'engendre l'analyse logiciste des constructions interprétatives en archéologie (GARDIN 1987b).
Ces schématisations ne sont pas des résumés (GARDIN 1992) mais bel et bien des reformulations du texte orientées vers la consultation
plutôt que vers la lecture.
On y retrouve en effet, clairement articulés, les constituants nécessaires et suffisants de la construction:
la base de données, d'une part, où sont rassemblées les observations empiriques et les présuppositions théoriques sur lesquelles s'appuie
le raisonnement interprétatif; d'autre part, ce raisonnement lui-même, présenté sous forme d'une suite d'opérations reliant la base de
données aux hypothèses qu'elle "induit" ou qu'elle "vérifie", selon le mode d'argumentation choisi.
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